La maladie de Lyme

La maladie de Lyme, qu’est-ce que c’est ?

La Borreliose de Lyme, plus communément appelée maladie de Lyme, est une infection bactérienne transmissible à l’homme par piqûre de tiques. Cette infection est répandue dans le monde et il est dénombré quelques milliers de cas par an en France.

La maladie de Lyme, pourquoi on en parle ?

Parce qu’elle est transmise par un acarien, une tique (Ixode Ricinus), avec une fréquence différente selon les régions, et des conséquences cliniques très variées : de l’Erythème migrant traité par antibiotique, aux atteintes articulaires, neurologiques cutanées, voire même cardiaques ou ophtalmologiques parfois plus complexe à gérer.

Parce que l’agent transmis par cette tique, Borrelia Burgdorferi, compte au moins 5 espèces pathogènes, qui sont toutes impliquées dans la maladie de LYME, et que la tique elle-même peut véhiculer d’autres microorganismes que B.Burdorferi (virus, parasites…), transmissibles également à l’homme, avec une symptomatologie qui peut ressembler à celle de la maladie de Lyme.

Parce que plusieurs années après une morsure de tique, certains patients présentent un tableau clinique polymorphe, avec très souvent des douleurs intenses, voire même invalidantes , difficiles à interpréter, et pour lesquels la maladie de Lyme peut être incriminée (Symptômes post Lyme, ou Lyme like ou Lyme chronique).

Parce que des tests sérologiques existent, spécifiques et sensibles, (ELISA et immuno empreinte), qui dans les situations simples permettent un diagnostic clair et s’il est positif, un traitement antibiotique facile à mettre en œuvre.

Toutefois, dans les situations plus complexes évoquées ci-dessus, ces tests sérologiques sont plus difficilement contributifs, de par, à la fois la diversité antigénique de Borrelia Burgdoferi, la cinétique d’apparition des anticorps (non détectables lors de la phase précoce, ou qui parfois persistent malgré un traitement bien conduit, ou apparaissent tardivement en phase primaire en raison de l’antibiothérapie) mais aussi du fait de la transmission potentielle par la tique de plusieurs agents pathogènes induisant des signes cliniques qui viennent encore « brouiller les pistes »

C’est pourquoi, devant ce problème de santé publique manifeste incluant la souffrance chez de nombreux patients, et la difficulté à relier un syndrome à une entité connue, le Ministère de la Santé a présenté le 26 septembre 2016 un PLAN NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA MALADIE DE LYME, qui s’articule autour de 3 grands axes :

– Renforcer l’information de la population et des professionnels de santé, pour prévenir l’apparition de nouveaux cas,
– Améliorer le diagnostic et la prise en charge des malades pour mettre fin à l’errance médicale,
– Mobiliser la recherche afin d’améliorer les connaissances sur la maladie de Lyme et les autres vecteurs de maladies transmis par les tiques

En pratique.

Prévention de la maladie de Lyme :

Dans les zones de fortes endémies de Borrélioses, et donc où le risque de morsures de tiques est important : Alsace, Meuse, mais aussi Champagne-Ardennes, Limousin, Franche-Comté, Rhône Alpes…les mesures de protection de type « vêtements à manche longues,
pantalons », sont fortement recommandées ainsi que le port de chaussures fermées, notamment en cas de promenades en forêt ou pour les professionnels exposés. Le port de couleurs claires est également préconisé, afin de visualiser plus facilement des tiques qui ne seraient pas encore « accrochées » à la peau.

Attention aux enfants, qui peuvent eux êtres mordus au niveau des membres supérieurs. Une fois votre activité terminée, il est fortement conseillé de s’inspecter méticuleusement afin de voir si une tique ne s’est pas accrochée. Elles sont assez simples à identifier avec leurs quatre paires de pattes ainsi que leur tête dépourvue d’yeux. Le ventre gonflé de la tique signifie que celle-ci vous aura bien piqué, puisqu’elle aura commencé à boire votre sang.

Certains répulsifs naturels peuvent aussi être utilisés dans ces différents contextes (renseignement en pharmacie ou auprès des professionnels de la randonnée).

Ne tentez surtout pas de la retirer en vous grattant.

En cas de présence du tique dans le derme, une extraction mécanique à la pince sera effectuée  avec désinfection locale et en évitant l’éther.
Cette extraction est à faire le plus rapidement possible pour limiter les risques de transmission de la maladie.

Si en revanche quelques jours ou semaines après une promenade en forêt infestée, ou après une piqure de tique, apparaissent une éruption cutanée caractéristique, de la fièvre, des arthralgies…, une consultation chez le médecin traitant est indispensable.

Temps d’incubation de la maladie de Lyme

En moyenne, le temps d’incubation est de 7 à 14 jours (extrêmes : 1 à 180 jours).

Symptomatologie de la maladie de Lyme

L’éruption cutanée (phase dite primaire) est caractérisée par une rougeur centrée autour de la piqûre et dont le diamètre augmente progressivement pour faire une forme ovale,
Cette tache plus ou moins rouge, très semblable à une piqûre de moustique, devrait apparaitre très rapidement sur votre peau. La piqûre d’une tique évolue cependant dans le temps, puisqu’au bout de 3 jours, cette tache peut s’étendre et avoir un diamètre de deux centimètres.
Au bout d’un mois, la piqure continuera de s’agrandir et devrait atteindre les 10 centimètres de diamètre. Dans certains cas, elle peut même dépasser les 45 centimètres. Cette tache, appelée érythème chronique (ou ECM), ne démange pas et évolue toujours de façon centrifuge. L’ECM pourra, parfois, être entouré d’un anneau rouge. Attention, une inflammation peut être présente si cette partie est chaude.

Durant cette première phase, d’autres manifestations cliniques peuvent être rencontrées :
• Maux de tête ;
• Poussées de fièvre ;
• Frissons ;
• Douleurs articulaires et musculaires.
Il est à noter que pour 20% des personnes atteintes par cette maladie, l’ECM reste très discret et disparait au bout d’un mois. La maladie de Lyme passe alors totalement inaperçue et aucun traitement n’aura été pris. Ces cas peuvent être graves, puisque la maladie pourra se compliquer durant la seconde phase.

La deuxième phase de la maladie de Lyme peut subvenir quelques semaines, voire quelques mois après la première phase. Cette seconde phase pourra être définie à l’aide de plusieurs points comme des vertiges associés à une fatigue générale. Mais il est important de surveiller les points suivants :
• Une apparition, comme durant la première phase, de lésions cutanées, soit de taches rouges ;
• Des douleurs au niveau des articulations commenceront à apparaitre, avec de l’arthrite dans les grosses articulations comme les genoux, les épaules, les coudes, etc. ;
• Des troubles neurologiques, des méningites, voire de paralysies faciales ;
• Des troubles cardiaques dans certains cas, il a déjà été observé des syncopes, des palpitations, etc.

Si la maladie de Lyme n’a pas été traitée au cours des deux premières phases, la troisième pourrait se révéler fatale à l’individu infecté. Tous les symptômes précédemment cités s’aggraveront doucement, devenant chroniques, au cours de cette dernière phase qui peut se déclencher des années après l’infection.
A noter que l’évolution vers cette troisième phase reste extrêmement rare, même dans le cas où l’individu n’aura pris aucun traitement.

Diagnostic biologique de la maladie de Lyme

Il vise à détecter les anticorps anti Borrelia Burgdorferi.

Notre  laboratoire utilise deux tests réalisés en deux étapes: une étape de screening ou criblage par une technique Elisa, confirmée obligatoirement en cas de positivité  par une seconde réaction appelée immuno empreinte, ou western blot selon les recommandations de l’EUCALB.

L’interprétation des résultats sera effectuée par votre médecin traitant, en fonction du contexte clinique et de vos antécédents.

En effet, les anticorps ne sont pas détectables lors de la phase précoce de la maladie, c’est pourquoi en cas de sérologie négative, un second prélèvement ce contrôle  pourra être nécessaire.

En revanche, un test positif confirmé par un western blot positif, pourra permettre de conclure à une infection récente. Dans le cas contraire, votre médecin traitant analysera l’ensemble des éléments du dossier pour adopter une conduite à tenir adaptée.

Traitement de la maladie de Lyme

Votre médecin évaluera les signes cliniques et l’histoire de la maladie, pourra être amené à prescrire un bilan biologique, et en cas de diagnostic positif de la maladie de lyme, une antibiothérapie sera commencée.

En fonction du temps passé depuis l’infection, et donc de la phase de la maladie, le traitement et les dosages pourront être totalement différents. La prise d’antibiotique devra se faire sur une durée minimale de deux semaines pouvant aller jusqu’à trois suivant les zones impactées par l’infection. Les symptômes devraient donc commencer à disparaitre et toutes complication pourra être évitée.

Il arrive que certains signes de la maladie de lyme se développent plus tardivement, ou que l’on n’arrive pas clairement à faire le lien entre des symptômes très divers et une morsure de tique pour les raisons évoquées au dessus, c’est pourquoi, outre le plan de santé publique décidé en 2016, des associations de malades se sont constituées.

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez consulter le site suivant : www.associationlymesansfrontieres.fr