Les gammapathies monoclonales

Les Gammapathies monoclonales ou Dysglobulinémies sont classiquement définies par la présence dans le sérum d’immunoglobulines produites par des plasmocytes appartenant à un même clone.

La prévalence de ces Gammapathies monoclonales est estimée à 3% au delà de 50 ans et atteint 7% pour les plus de 80 ans.
Une Gammapathie monoclonale peut être évocatrice  d’une hémopathie maligne (myélome, maladie de Waldenström, lymphome …) même si elle n’est pas toujours synonyme de malignité.

L’interrogatoire et l’examen clinique représentant l’étape primordiale de l’enquête étiologique, il est important de consulter votre médecin à l’occasion de la découverte de la présence d’immunoglobulines monoclonales lors d’un bilan de biologie.

Le diagnostic et la décision thérapeutique sont fondés sur des données cliniques et biologiques, le dialogue entre clinicien et biologiste est souvent nécessaire et permet ainsi de déterminer les examens complémentaires ainsi que l’éventuel suivi à mettre en place.

Le bilan biologique d’une Gammapathie monoclonale en diagnostic comprend :

– Une électrophorèse des protéines sériques

– La caractérisation de l’Immunoglobuline monoclonale (Immunotypage).
Cette étape est systématiquement mise en œuvre par notre Laboratoire dès qu’un doute est évoqué à la lecture de votre électrophorèse. Toutes les électrophorèses sont opérées par des techniciens spécifiquement formés, habilités et maintenu en compétences. Toutes les électrophorèses sont vérifiées et interprétées par un Biologiste.

– La recherche d’une protéinurie et sa caractérisation.
Cette recherche est le plus souvent demandée par votre médecin. Elle est importante car les Gammapathies peuvent s’accompagner de complications rénales.

– Le dosage des immunoglobulines peut être utile pour mettre en évidence un éventuel déficit immunitaire secondaire.

Des bilans complémentaires accompagneront le plus souvent le bilan de caractérisation d’une Gammapathie, les analyses les plus fréquemment prescrites sont l’hémogramme, la créatinine et la calcémie.
En fonction de la clinique et des résultats de biologie, le clinicien jugera de l’opportunité à compléter le bilan par une ponction sternale et/ou une biopsie ostéomédullaire.

Pour le suivi des Gammapathies, l’IFM (intergroupe francophone du myélome) recommande un suivi par électrophorèse avec quantification du pic.
Le dosage des chaines légères libres d’Immunoglobulines est également utile pour la surveillance et le suivi thérapeutique de certaines pathologies.

Questions/Réponses :

La restriction d’hétérogénéité
Vous pouvez rencontrer ce terme dans nos conclusions, la restriction d’hétérogénéité consiste en une irrégularité de la fraction des gammaglobulines laissant apparaitre un nombre variable de zones condensées dont les limites sont plus ou moins définies (aspect bosselé).
Si votre électrophorèse présente un tel aspect, il est important de réaliser un contrôle pour surveiller une éventuelle évolution de l’aspect. Votre médecin fixera la fréquence de ce contrôle.

Le profil oligoclonal
Vous pouvez rencontrer ce terme dans nos conclusions, un profil oligoclonal se caractérise par une fraction des gammaglobulines où s’individualise une succession de pics bien différenciés. Le plus souvent, il s’agit d’une prolifération d’Immunoglobulines transitoire consécutive à une infection, une vaccination… Votre médecin saura vous renseigner quant à l’interprétation à donner.

Quel intervalle de temps doit séparer le renouvellement d’une prescription d’électrophorèse ?
Cela dépend du contexte clinique et des résultats des examens biologiques.
Lors de la découverte d’une Immunoglobuline monoclonale, l’usage est un suivi à trois mois puis six mois et enfin tous les ans.